Le lendemain du deuxième tour des régionales, le Conseil Fédéral du PS 44 a été l’occasion d’un premier échange sur le bilan de ces élections. Je reprends ici l’essentiel de l’intervention que j’y ai faite.
On ne peut pas parler d’une campagne électorale sans parler des militant-e-s qui l’ont menée et les en remercier. Aller discuter sur les marchés, frapper aux portes alors que l’on sait les déceptions qu’a entraîné la politique gouvernementale n’a pas été facile en septembre-octobre. Mais, petit à petit, la volonté de défendre le bon bilan de la gauche dans cette Région a prévalu chez les militant-e-s. L’interruption pendant une dizaine de jours, du fait des attentats, n’a pas fait retomber la mobilisation militante qui a été très forte entre les deux tours. Malheureusement, cela n’a pas suffi.
L’échec est-il dû à la campagne régionale que nous avons menée ? Je ne le crois pas. Elle a été bien construite, rythmée dans la durée, avec une implication totale du candidat. Il est toujours possible de dire que nous aurions pu faire mieux ou différemment. J’ai moi-même indiqué que c’était une erreur de déclarer, à plusieurs reprises, être le seul candidat centriste dans cette élection (expression rectifiée lors du dernier meeting en « candidat occupant une position centrale », ce qui n’est pas la même chose !). Mais très honnêtement, ce n’est pas ce qui a entraîné notre échec.
Les raisons sont à rechercher dans le contexte national. Les mêmes phénomènes ont été constatés dans la plupart des régions. Le FN faisant un score un peu moins élevé en Pays de la Loire que dans d’autres territoires, la gauche a pu garder certaines régions avec un score inférieur à celui que nous avons réussi ici. En revanche, partout, nous avons constaté un électorat FN en progression, et un électorat de droite très mobilisé. A contrario, l’électorat qui a fait la victoire de François Hollande s’est beaucoup moins senti concerné. Certes, les électeurs qui sont clairement et consciemment de gauche sont venus voter, notamment au deuxième tour, même la plupart de celles et ceux qui déclaraient encore il y a peu ne plus jamais voter pour le PS. Les reports de voix à gauche se sont plutôt bien réalisés. En revanche, nous n’avons pas réussi (et ce dans tout les pays) à susciter une mobilisation plus importante, nous n’avons pas réussi à convaincre celles et ceux qui, déçus par l’action gouvernementale depuis 2012, ont pris du recul vis-à-vis des partis politiques. C’est bien là notre échec, et celui de toute la gauche qui, divisée, ne suscite plus suffisamment l’adhésion populaire. Compter sur le sursaut pour s’opposer au FN ne suffit pas. La gauche a perdu ces élections, et le fait de garder cinq régions ne doit pas cacher cet échec. Il faut en tirer toutes les leçons.
Ce n’est visiblement pas ce que fait Manuel Valls qui n’entend rien changer dans l’orientation économique de son gouvernement. Il persiste à défendre l’idée que le clivage dans notre pays n’est plus vraiment entre la droite et la gauche, mais entre ceux qui défendent la République et ses valeurs face à l’extrême-droite. Je récuse cette vision qui vise à une alliance entre la gauche et la droite dite « modérée » (Raffarin, NKM, Bayrou…). Oui, il faut défendre la République face au parti d’extrême-droite. Mais l’objectif socialiste reste bien la République sociale. Le clivage droite-gauche, c’est la question sociale, c’est-à-dire en premier lieu la question de la répartition des richesses, la question de la répartition entre le Capital et le Travail. Cela, évidemment, doit s’illustrer en propositions concrètes : une vraie réforme fiscale, car c’est bien l’impôt républicain progressif qui doit être le premier mode de redistribution. La gauche au gouvernement ne l’a toujours pas faite. Autre proposition, c’est bien sûr la hausse des salaires. Ne jamais oublier que la moitié des salariés de ce pays gagne moins de 1 750 euros nets par mois (salaire médian). Et le gouvernement vient, malheureusement une fois de plus, de ne pas donner de « coup de pouce » au SMIC ! Visiblement, aucune vraie leçon n’est tirée du score FN aux régionales !
Si rien ne change, la gauche ne sera pas présente au deuxième tour des Présidentielles en 2017. Car là, pas de triangulaire possible. Alors que faire ? Des Primaires de toute la gauche pour désigner un candidat unique de la gauche. Il y a urgence, urgence politique et sociale.
Le dirigeant du SPD, Sigmar Gabriel, a raison quand il accuse la chancelière Angela Merkel, d’avoir dicté une politique d’austérité à la France, entraînant le renforcement du Front National. Le FN a non seulement préempté la question nationale, mais aussi la question sociale. La gauche française doit de toute urgence réoccuper le terrain social, ce qui signifie tourner résolument le dos aux orientations social-libérales de Manuel Valls et d’Emmanuel Macron.
Je suis OK avec ton analyse, réforme fiscale, coup de pouce au smic, arrêt des cadeaux au patronat, et arrêt des excuses sociales face au terrorisme. La république doit défendre les habitants des banlieues, permettre l’accès aux zones de non-droit aux pompiers, médecins, éradiquer les racketteurs et les dealers qui empoisonnent la vie de tous. Sans oublier de condamner pour complicité les parents qui bénéficient des ventes d’armes, de drogues dans ces espaces mafieux. La gauche sera entendue lorsqu’elle sera fière de ses valeurs et qu’elle les défendra avec courage. Le centre n’existe pas et les discours mi-chèvre, mi-choux sont inaudibles. Quant à voter pour la droite, non merci. France.
Question sociale et clivage droite-gauche | Le blog d’Éric Thouzeau Question sociale et clivage… https://t.co/6K4AVJcf1S
Je partage peu ou prou cette analyse MAIS j’ai envie de PARLER simple et VRAI.
Oui, nous avons été victimes des échecs et de l’illisibilité de la Politique du Gouvernement (pour lequel j’ai-comme beaucoup de gens-voté)
Oui, notre campagne a été positive MAIS nous, nous n’avons pas eu trop de difficultés à expliquer cette politique Régionale car elle est LISIBLE et DE GAUCHE, elle…Et ce BON BILAN, repris par la presse de droite, n’a pas suffi. Ce qui veut dire que, même à gauche en Pays de Loire : NOUS NOUS SOMMES COUPES de celles et ceux qui ont élu le gouvernement Hollande ! Nous nous sommes « endormis sur nos lauriers ? Encroûtés ? Fonctionnarisés ?…Oubliant même les valeurs sociales qui sont le fondement de la gauche. Et dès le lendemain du 2nd tour : que voit-on ? le plan de licenciement à Air France, , le + 0,1% aux retraités, le 0,6% au SMIC ET Mr VALLS qui tonitrue en répétant à l’envi qu’on ne change rien ! Après ça et « le BOULET NDDL » comment voulez-vous que les militants adhèrent (paient…) et militent ! C’en est à un point tel que, ayant TOUJOURS voté à gauche, j’ai failli m’abstenir au 2nd tour ! Et je suis pourtant « un intellectuel » dans le sens double : 1- Je ne me décide qu’après infos et réflexion. 2-Je n’aime pas que l’on me prenne pour une bille !…Et je comprends, moi qui » ne suis pas à plaindre » (3600E de retraite en couple) et qui participe au bien commun ( 3600E d’Impôts sur le revenu) que beaucoup de « petites gens » soient désespérés, désabusés au point de voter (ou non) comme on le sait! C’est effectivement à désespérer de « La Politique » avec les cumulards(y compris chez nous !) qui vivent très BIEN (voir salaires et avantages…)et dont le comportement(de certains) est bien loin de « l’exemplarité » indispensable…Mais bon, j’dis ça, j’dis rien !
Bien cordiales salutations, quand-même, avec un petit et amical COUCOU à Jacques Auxiette et Jean Marc Hérault qui doivent être amers et pour lesquels « j’ai mal à mon socialisme !