Ce n’est pas un hasard si c’est à l’université du Medef que Castex a présenté les grandes lignes du plan de relance gouvernemental. Devant les grands patrons, il a détaillé les modalités de baisse des impôts de production de 20 milliards d’euros sur deux ans, une mesure que le Medef réclamait depuis le début du quinquennat. C’est une mesure dans la pure logique libérale sans lien avec la pandémie. Et une fois de plus, sans aucune condition sociale (maintien de l’emploi) ou environnementale. D’ailleurs devant le Medef, Castex n’a pas évoqué la transition écologique ou à peine !
Avec Macron, tout est bon pour les patrons !
La Covid 19 bon dos ! L’avalanche de plans de licenciements, en novlangue néolibérale « plans de sauvegarde de l’emploi » (PSE), n’est pas réservée aux entreprises des secteurs directement touchés par la crise sanitaire. Sans oublier l’utilisation de l’ordonnance du 20 mai dernier qui permet à des patrons de déclarer en faillite leur entreprise puis de se porter repreneur…après « dégraissage » des effectifs. C’est ce que fait la famille Mulliez avec Alinéa.
La CGT, la FSU, Solidaires et des organisations de jeunesse (Fidl, MNL, Unef, UNL) ont raison de dire que « la question de l’emploi est centrale : lutte contre la précarité et la pauvreté, hausse des salaires, développement des services publics, abandon définitif de la réforme des retraites». Autant de bonnes raisons pour descendre dans la rue le 17 septembre.
Construire l’unité en lui donnant un contenu
Si jusqu’à présent la gauche politique n’a pas surmonté son éparpillement consécutif au désastreux quinquennat de Hollande, les choses semblent bouger un peu. La victoire aux municipales de listes de rassemblement de la gauche et des écologistes dans plusieurs grandes villes a commencé à redonner espoir. L’aspiration à l’unité est toujours forte, elle pousse les appareils des différentes composantes de la gauche et de l’écologie à en tenir compte. Il faut donner un contenu à cette unité (emploi, salaires, services publics, santé, réduction du temps de travail, transition écologique…) en rupture avec les politiques néo-libérales.
Il n’y a pas eu d’université d’été commune à toute le gauche, mais les uns et les autres se sont rendus visite : après l’université d’EELV, Eric Piolle est allé à celle de LFI, puis à celle du PS par exemple. Jean-Luc Mélenchon a rendu visite à celle du PCF, et LFI vient d’écrire à différentes formations (dont la Gauche démocratique et sociale) pour débattre des régionales. Olivier Faure, lui, s’est prononcé pour un candidat commun en 2022 provoquant la « fronde » de Hollande et Le Foll.
Se rassembler dans les luttes et pour les élections
Des déclarations pour l’unité, c’est bien. Il faut maintenant des actes. Sans plus tarder pour soutenir ensemble les mobilisations sociales qui vont se développer en réponse à la crise sociale. Pour construire des dynamiques citoyennes pour obtenir des réponses aux urgences.
Une rencontre de toutes les formations de la gauche et de l’écologie est nécessaire. Pas pour (encore) désigner une candidate ou un candidat pour 2022, mais pour élaborer un contrat de législature. Avec une première étape : des listes communes aux régionales.