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Chômage et précarité : les échecs du quinquennat

Écrit le 1 juillet 2016 par Éric Thouzeau

Logo-A-gauche-pour-gagner1Je reproduis ci-dessous une tribune libre d’« A gauche pour gagner 44 » ( la motion B) dans le numéro d’Ensemble, le journal de la fédération du PS 44, qui vient de paraître. 

Les derniers chiffres de l’INSEE montrent un léger mieux pour l’emploi ; évolution à mettre cependant sur le compte de la politique expansionniste de la BCE et de la baisse des coûts des matières premières, plus que des politiques déflationnistes menées (Pacte de Responsabilité et CICE dont les impacts n’ont toujours pas été mesurés).

Diminution du nombre de demandeurs d’emploi ne signifie en effet pas recul de la précarité. L’augmentation du recours aux CDD et aux emplois aidés, l’augmentation de la période d’insertion professionnelle des jeunes, le nombre croissant des bénéficiaires des minimas sociaux, sont autant de signes témoignant de la précarisation croissante de nombreux salariés. Le secteur public est également concerné par ce processus, en attestent la participation de salariés du public aux mouvements contre la Loi El Khomri ou, par exemple, la tribune publiée dans Le Monde du 16 juin par le « Collectif des précaires de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche » pour dénoncer l’augmentation de la précarité dans ce domaine.

Par ailleurs, le nombre de ménages très pauvres qui dépendent pour leur survie du Revenu de Solidarité Active (RSA) socle, a augmenté de 20% depuis le début du quinquennat de François Hollande. Plus de 40% de la population active est au chômage ou en situation d’emploi inadéquat, au sens du Bureau International du Travail (c’est-à-dire en situation de bas salaire, de contrat précaire ou de sous-emploi). Difficile dans ces conditions de dire : « ça va vraiment mieux ».

L’adoption de la proposition de loi portée par Yannick Vaugrenard et destinée à lutter contre la discrimination, notamment à l’embauche, des personnes en situation de précarité, est une bonne chose. Mais comment s’en satisfaire, alors qu’au même moment la loi El Khomri risque d’ouvrir la porte à la fragilisation des droits des salariés dans les entreprises ou à la facilitation des licenciements économiques ? Le Compte Personnel d’Activité ne suffira pas à sauver les meubles. Si elle est adoptée, cette loi établira la précarité dans le monde du travail comme norme inéluctable.

Le temps perdu depuis 2012 ne se rattrapera plus. Mais il est encore possible de répondre aux attentes des français, et de lutter, véritablement, contre la précarité. Avec une année seulement à notre disposition, ne nous perdons pas dans une prétendue réforme du Code du Travail refusée par une majorité des français, chômeurs ou non, salariés stables comme précaires.


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