La crise sanitaire n’est pas finie, et voilà que la bande à Emmanuel Macron abandonne déjà le « quoi qu’il en coûte ». Une commission sur l’avenir des finances publiques vient d’être mise sur pied par Jean Castex. A la tête de cette commission, on trouve Jean Artuis (ancien ministre des finances de Juppé) et une dizaine de personnes qui ont toujours prôné l’austérité (1). Bien sûr, il n’y sera jamais question de rétablir l’ISF, de lutter contre la fraude et l’optimisation fiscale des grandes entreprises. La lettre de mission du premier ministre est claire : la commission devra travailler dans le cadre de la trajectoire de baisse des impôts. Pendant ce temps là, le CAC 40 s’est envolé de plus de 20% en novembre. Ce n’est pas la crise pour tout le monde !
Une dérive autoritaire confirmée
Ebranlé par la révolte des gilets jaunes, et tous les mouvements sociaux (SNCF, Retraites,…) depuis le début du quinquennat, lepouvoir macroniste s’enfonce dans une dérive autoritaire. Trois décrets ont été publiés en catimini accentuant les possibilités de fichage des militants syndicaux, politiques … C’est une atteinte inadmissible à la liberté d’opinion. Une doctrine d’intervention de la police, recherchant l’affrontement, essaie de décourager les manifestants les moins déterminés à descendre dans la rue, tout en faisant le bonheur des black-blocs. Pourtant, c’est à nouveau par centaines de milliers que nous avons exigé le retrait de la loi « Sécurité globale » le 28 novembre et le 5 décembre. Quant à la loi sur les « séparatismes » (même rebaptisée «confortant les principes républicains »), elle illustre la volonté gouvernementale d’exacerber les tensions, et de détourner l’attention de la gravité de la crise sociale : l’explosion de la pauvreté et la multiplication des licenciements.
Enfin alors qu’il avait pris l’engagement de transmettre « sans filtre » les propositions de la Convention citoyenne pour le Climat, Macron fait le tri dans le projet de loi qu’il veut transmettre au Parlement pour ménager les intérêts de certains lobbies patronaux.
L’unité avec le social au cœur
Les différentes formations de la gauche sociale et écologiste devraient, dans la foulée de leur unité contre la loi Sécurité globale, entamer le dialogue pour mettre en avant ce qui les unit, et débattre de ce qui les différencie au lieu de polémiquer par média interposé à chaque nouveau sujet d’actualité (laïcité, service national, revenu universel…). C’est ce qu’avec intelligence font les 18 formations syndicales, associatives et environnementales regroupées dans le collectif « Plus jamais ça ». Dans une lettre collective aux parlementaires, elles disent ne pas pouvoir « se résigner au rétrécissement du cadre démocratique et à une crise sanitaire sur la durée, permettant de justifier la casse sociale et l’absence totale de politique ambitieuse de transition climatique ».
Une convention pour tracer le chemin du rassemblement à gauche
Nous sommes nombreuses et nombreux à gauche à déplorer l’éclatement actuel de la gauche. Comment construire le rassemblement dès à présent dans les luttes mais aussi dans les élections (régionales, départementales…et en 2022) ? Pour débattre de toutes les questions liées à l’unité, à un programme de législature répondant, avec le social au cœur, aux urgences sociales, écologiques et démocratiques, la GDS a décidé d’organiser une convention nationale en mars prochain. Si seuls les adhérent.e.s de GDS pourront participer aux votes (3), cette convention sera ouverte à toutes celles et à tous ceux qui souhaitent y être associé.e.s. ( Il suffit de renvoyer ses coordonnées à l’adresse mail contact@gds-ds.org en précisant « convention 2021 »).
(1) Romaric Godin : Finances publiques: une commission pour justifier l’austérité future (Médiapart 4 décembre 2020)
(2) « Plus jamais ça » : huit mois après, où en sommes-nous ?
(3) Il est possible d’adhérer en ligne à GDS (http://www.gds-ds.org/adherer/) ou en écrivant à GDS (1223 route d’Auzas, 30140 Saint Jean Du Pin). Pour pouvoir voter, il faudra avoir adhéré avant le 31 décembre 2020 (40 euros/an minimum).