L’heure n’est pas aux bilans. Il nous faudra pourtant rapidement ouvrir les débats pour reconstruire la gauche, tant elle est un champ de ruines avec une représentation parlementaire qui risque d’être extrêmement réduite quelles que soient les composantes de la gauche : socialiste, communiste, écologiste, insoumise.
Le moins que l’on pourrait attendre d’un parti c’est de donner un éclairage sur une élection et un positionnement un minimum collectif pour ce deuxième tour de la législative. La paralysie du PS est telle que la fédération du PS 44, par exemple, ne s’exprimera pas entre les deux tours, si ce n’est en faveur de Michel Ménard.
N’y a-t-il pas au moins la nécessité de dire qu’on appelle à ne voter ni pour Les Républicains ni pour En Marche ? Comme le dit si bien Michèle Gressus, maire de Bouguenais et vice-présidente de Nantes-Métropole : « Pour le second tour, engagée de longue date sur des valeurs de justice sociale et d’émancipation, je ne souhaite pas la victoire de candidats En Marche et d’un projet de dérégulation sociale et d’affaiblissement des collectivités territoriales, qui pèsera sur les populations les plus fragiles et les plus précaires » (*). Ce n’est pas parce qu’une partie de l’électorat de gauche s’est laissé entraîner par le vote Macron qu’on ne doit pas caractériser son projet : un projet de droite.
France Insoumise a une ligne sectaire, de refus du rassemblement et de l’unité. Malgré cela, c’est un courant de la gauche. Ceux qui l’ignorent font une lourde erreur, tout comme ceux qui mettent le PS dans le camp de la droite. Lorsque le PS arrivait en tête au premier tour des élections, il appelait toutes les formations de la gauche à se désister malgré les désaccords. Et parce que les candidats socialistes ont été éliminés, on n’appellerait pas au désistement à gauche ? Cela me paraît impossible. C’est pourquoi je voterai sur ma circonscription, la deuxième de Loire-Atlantique, pour la candidate de la France Insoumise.
Et je réitère la proposition que j’ai déjà faite, pour l’après-législative, de constituer un comité départemental de la gauche et des écologistes. Il s’agirait de rassembler toutes les formations de la gauche qui le souhaitent, toutes les femmes et tous les hommes de gauche de « bonne volonté », militants associatifs et syndicaux pour débattre et agir contre la politique anti-sociale du gouvernement Macron-Philippe. Ce serait un premier pas dans le chantier de reconstruction de la gauche qui, n’en doutons pas, prendra du temps.
(*) Ouest-France du 13 juin