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Le PNR de l’Estuaire rassemble les défis du 21ème siècle

Écrit le 26 juin 2014 par Éric Thouzeau

Loire1_KDelasalleLa création d’un 5e Parc Naturel Régional, celui de l’Estuaire de la Loire, a été votée par le Conseil régional en janvier 2013. Une étude de faisabilité vient de commencer, avec le choix d’un bureau d’études chargé notamment d’effectuer l’inventaire du patrimoine culturel et naturel de l’Estuaire, et de proposer le périmètre possible de ce Parc ainsi que les grandes lignes d’une future charte. À cette occasion, la lettre d’information « Territoires » de la Région a publié une interview dans laquelle je reviens sur les enjeux de la création du PNR Estuaire : je reproduis cette interview ci-dessous.

Quel est l’enjeu de la création de ce PNR ?

Un parc est un territoire d’innovation du développement durable. Il doit conjuguer protection de l’environnement, aménagement du territoire et développement social et économique. Habituellement, les PNR couvrent de grands espaces ruraux habités. La particularité de l’estuaire est qu’il est à la fois un espace naturel remarquable, mais aussi un des poumons économiques de notre région. Concrètement, des activités traditionnelles classiques telles que l’agriculture, la pêche ou encore la chasse, cohabitent avec des activités portuaires et industrielles essentielles au développement de la région. Tout le défi du PNR est là : réussir à combiner la protection d’espaces naturels exceptionnels, avec ces activités économiques.

Où en est le projet aujourd’hui ?

Nous venons de désigner le bureau d’études qui effectuera l’étude de faisabilité. Celui-ci est chargé de réaliser un inventaire du patrimoine culturel et naturel de l’estuaire, d’ici l’été. Suivra une période de consultation qui durera 3-4 mois. L’objectif est de rencontrer tous les acteurs de l’estuaire, les communes et les associations qui interviennent sur l’estuaire. Lors des Assises régionales de Loire et de l’estuaire, l’idée avait rassemblé. Qu’en est-il aujourd’hui, maintenant que nous entrons dans une phase pratique ? Cette consultation permettra de voir comment les uns et les autres abordent la question. Puis, le bureau d’études devra, d’ici à la fin de l’année, définir le périmètre du parc ainsi que les grandes lignes de sa charte. C’est à partir de cette charte, explicitant le projet de développement du territoire, que l’État accordera le label PNR pour une durée de 12 ans, après avis de la Fédération des parcs naturels régionaux et du CNPN (Conseil national de protection de la nature).

Quel rôle auront les communes dans ce PNR ?

Il faut rappeler que l’adhésion au syndicat mixte qui gère un PNR est une démarche volontaire. Il n’y a aucune obligation. Sur l’estuaire, une quarantaine de communes est concernée. Notre ambition est de faire travailler ensemble les communes du Nord et celles du Sud, car, assez bizarrement, elles ont assez peu l’habitude d’œuvrer en commun. La Loire les rassemble mais les divise aussi. Et à plusieurs on est toujours plus fort ! Le PNR de Brière qui est bien connu aujourd’hui, peut faire figure de référence. L’intérêt de ce label est qu’il peut développer l’intérêt touristique de la zone. Il ne s’agit pas de faire du tourisme de masse mais d’organiser ce tourisme, de nature ou industriel, dans un espace à protéger.
Ce label est également un atout pour améliorer ou maintenir le cadre de vie de ceux qui y habitent déjà, tout en contenant l’urbanisation. La question de l’urbanisation est souvent très importante dans les chartes des PNR. Sur l’estuaire, nous avons deux villes-portes que sont Nantes et Saint-Nazaire, en plein développement. Comment ralentir l’étalement urbain et maintenir les zones sensibles avec leur attractivité, leur biodiversité tout en développant les activités économiques ? C’est bien tous ces enjeux qu’il faut essayer de combiner tout en tenant compte des conflits d’usage habituels. Notre objectif est de développer les consensus entre toutes les communes.

Quel est le calendrier ?

Deux à trois ans seront nécessaires pour élaborer cette charte. Il est préférable de prendre son temps pour dégager des consensus plutôt que de passer en force. C’est un dossier extrêmement important parce que les défis du XXIe siècle sont ici rassemblés : comment encourager un développement économique tout en tenant en compte du patrimoine naturel et des hommes et des femmes qui y habitent ?


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