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Les « perles » de Villepinte

Écrit le 14 mars 2012 par Éric Thouzeau

Une mise en scène hollywoodienne, une dizaine de TGV et quelques centaines de bus (loin d’être toujours pleins) affrétés par l’UMP, pour drainer vers le parc des expositions de Villepinte quelques milliers de militants. Des millions d’euros dépensés de façon indécente pour essayer de ranimer la flamme et tenter l’impossible : faire gagner le président des riches.

Le parterre

Des faux candidats à la présidentielle qui se sont tous désistés pour Nicolas Sarkozy (il est vrai qu’ils plafonnaient à 0,5 ou 1 % dans les sondages) : Frédéric Nihous, Christine Boutin, Hervé Morin

Quelques artistes : Christian Clavier, Gérard Depardieu, Emmanuelle Seigner, Enrico Macias.

Un intellectuel : Jean d’Ormesson.

Les absents

Jean-Louis Borloo, Rama Yade, Dominique de Villepin, sans oublier Jacques Chirac.

Mais surtout : les salaires, le logement, l’emploi, l’école, la santé.

Les boucs-émissaires

Les immigrés, les chômeurs pourtant victimes de la politique économique et sociale de Sarkozy à qui l’on doit 1 million de chômeur supplémentaire en 5 ans.

En les faisant huer à plusieurs reprises par les militants rassemblés devant lui, Sarkozy a continué de plus belle sa course poursuite avec le Front National.

Les vedettes américaines

Jean-François Copé qui n’hésite pas à annoncer la présence de 80 000 personnes dans une salle qui ne peut en contenir que 50 000.

Gérard Depardieu : « Je n’entends que du mal de cet homme qui ne fait que du bien »

Qu’il n’ait fait que du bien à quelqu’un d’aussi fortuné que Depardieu, qui peut en douter ?

Balladur : « Notre société est atteinte par un mal profond, la perte d’emplois industriels »

Continuons donc avec Sarkozy qui a laissé 900 usines fermer leurs portes avec à la clé la perte de 100 000 emplois industriels au cours des 3 dernières années. Continuons avec la droite qui a laissé détruire 500 000 emplois industriels en 10 ans.

Raffarin : « On aimerait nous faire croire que Nicolas Sarkozy, c’est le problème. Mais c’est la solution ! »

Si Sarkozy était la solution pourquoi, en cinq ans, n’a-t-il fait qu’aggraver les problèmes de tout le monde sauf ceux de la Finance, des patrons du CAC40 et d’une poignée de privilégiés ?

Alain Juppé « Nicolas Sarkozy peut et je crois même qu’il va gagner »

Le «  je crois même » montre bien l’enthousiasme de ce monsieur.

Les ramasseurs de balles

Henri Guaino (Conseiller spécial de Sarkozy) : « Je suis le fils d’une femme de ménage qui n’a pas oublié d’où il venait et qui ne serait pas resté un seul instant auprès d’un président des riches »

Ce qui n’a pas empêché Guaino de rester auprès d’un président qui n’a pas augmenté une seule fois le pouvoir d’achat des femmes de ménage en 5 ans puisqu’il a toujours refusé tout « coup de pouce » au Smic.

Henri Guaino : « Je salue les ouvriers de Photoshop… ».

Visiblement, comme Sarkozy, il ne s’intéresse aux ouvriers que tous les cinq ans et confond « Photoshop » et « Photowatt » dont les salariés sont en lutte pour sauvegarder leurs emplois.

Jean-Marie Bockel « Je suis un homme de gauche »

Il avait appelé à voter Sarkozy dès le premier tour en 2007.

Christine Boutin : « Le projet de François Hollande est un projet mortifère, il prône le droit à l’euthanasie, à l’avortement de masse… »

Sans commentaire.

Le clou du spectacle : Nicolas Sarkozy lui-même

« Je n’accepterai pas que la sidérurgie française disparaisse »

Venant de la part de celui qui a complètement laissé tomber les salariés de Mittal-Arcelor Grandrange un an après avoir promis de sauver leurs emplois, voilà une promesse qui a du poids.

 « Les vrais blocages ne viennent pas du peuple français, mais de certains syndicats, de certains corps intermédiaires… »

C’est une déclaration de guerre aux syndicats et aux élus de la République qui ne partageraient pas ses vues de la part d’un président qui s’est conduit, pendant tout son quinquennat comme le commis du Medef. Un Medef qui n’est pourtant qu’un « corps intermédiaire », représentant les intérêts du grand patronat dont Sarkozy a fait inscrire tout ce que le rapport de forces lui permettait dans la loi et les décrets.

 « Je veux une Europe qui protège »

Il a présidé la France pendant 5 ans, l’Union européenne pendant six mois, mais il n’a rien fait. Pourquoi ?

« Quand on parle et qu’on agit contre une partie de la France, on n’est pas digne d’être le président du peuple de France »

Une belle occasion de se taire pour celui qui a présidé pendant tout son quinquennat au profit exclusif des 1 % des Français les plus riches.

 « Je renégocierai les accords de Schengen »

Il accuse François Hollande de ne pas « respecter la parole de la France » lorsqu’il déclare qu’il renégociera le traité Merkozy mais il n’hésite pas, lui, à redemander la renégociation du traité de Schengen. Où est la cohérence ?

« Pendant cinq ans, j’ai fait de mon mieux pour protéger les Français de toutes ces crises… »

Comme s’il n’était pour rien dans ces crises ! La crise qui sévit aujourd’hui en Europe et qui chasse de leurs emplois des centaines de milliers de salariés est le produit direct des plans d’austérité que Merkel et lui imposent à toute l’Union européenne pour sauver la Finance.

« Je n’ai aucune leçon à recevoir d’une gauche qui a laissé les banlieues dans un état lamentable à la fin des années 1990 »

Encore une fois, Sarkozy oublie qu’il a été au pouvoir pendant 10 ans, président de la République ou ministre. Si vraiment les banlieues étaient dans cet état, pourquoi n’a-t-il rien fait ? Pourquoi dix ans après n’ose-t-il plus s’aventurer dans une banlieue tellement sa popularité y est grande ?

 « Les entreprises qui produisent en Europe doivent être celles qui bénéficient de l’argent public européen »

Il avait déjà promis la même chose en 2007. Il n’a strictement rien fait pour faire avancer cette mesure. Comment croire qu’il ferait ce qu’il s’est obstinément refusé à faire au cours de son quinquennat pour lutter contre le dumping social et fiscal ?

« Nous défendrons l’industrie nucléaire française »

Prononcer ces paroles, sans la moindre nuance, le jour même de l’anniversaire de la catastrophe de Fukushima, il fallait oser. Il l’a fait.

 « Nous n’avons pas peur car nous nous sentons les plus forts »

C’est à peu de chose près ce que Paul Reynaud déclarait quelques mois avant la défaite de 1940 «  Nous vaincrons car nous sommes les plus forts ».

« Je vous demande de me  croire : j’ai tout donné à la France pendant 5 ans »

Pour une fois, une seule, croyons-le. Si lui-même avoue avoir tout donné, il ne reste plus qu’à tirer l’échelle et à le renvoyer à son cabinet d’avocat d’affaires.


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