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Nantes, la surréaliste ?

Écrit le 16 octobre 2012 par Éric Thouzeau

air Pays de la Loire

Pendant deux jours, 220 spécialistes de la qualité de l’air se retrouvent  sur l’île de Nantes à l’occasion des journées techniques des AASQA (Associations agréées de Surveillance de la qualité De l’Air) dont Air-Pays de la Loire pour ce qui concerne notre région. Il m’a été demandé de prononcer, au nom du Conseil régional, quelques mots à l’ouverture de ces journées.

 « Nantes : peut-être avec Paris la seule ville de France où j’ai l’impression que peut m’arriver quelque chose qui en vaut la peine »(*). Cette phrase, elle est d’André Breton , le principal animateur du mouvement surréaliste, véritable révolution culturelle et politique d’entre deux guerres.

Si Nantes a occupé une place importante  dans la vie de Breton, c’est que c’est dans cette ville qu’il y fit une rencontre décisive : celle du  nantais Jacques Vaché .  C’était en 1916. Aux dires de Breton, c’est Jacques Vaché qui le « convertit » à une conception nouvelle de l’art, du monde, de la vie.

Deux autres personnages de la région joueront aussi un rôle dans ce mouvement surréaliste. Ce sont le rezéen Benjamin Péret ,  qui combattra  en Espagne dans les brigades internationales, et un certain Louis Poirier qui devint écrivain sous le nom de Julien Gracq. La maison natale, de celui qui publia en 1985 « La forme d’une ville » où il évoque si bien Nantes, va devenir avec l’aide du Conseil régional une Maison des écrivains à Saint-Florent-le-Vieil.

La région des Pays de la Loire

C’est une région particulièrement dynamique : grande comme la Belgique, 5e région française en terme de PIB, 3e région en ce qui concerne  l’agroalimentaire, 5e région touristique française, et 3 500 000 habitants mais 900 000 habitants supplémentaires prévus d’ici 2040.

Une région qui comprend une grande métropole Nantes et même Nantes – Saint-Nazaire, des grandes villes Le Mans, Angers, mais aussi un réseau de villes moyennes et petites. Une région où il fait relativement bon vivre (n°1 pour la qualité du lien social et la performance économique selon certaines études).

Nantes et l’Histoire

Nantes s’est retrouvé à  plusieurs reprises au premier plan dans l’Histoire de notre pays : on connaît bien sûr l’Edit de Nantes, édit de tolérance qui reconnaît la liberté de culte aux protestants. Il y a aussi la révolution française : Nantes la bleue, par opposition aux environs qui ont été longtemps un fief des blancs. Puis ce fut le développement industriel dans la Basse-Loire notamment, et en corollaire le développement des luttes ouvrières. Pour ceux qui s’intéressent au cinéma, c’est Jacques Demy (né dans ce département de la Loire-Atlantique) qui dans le film, « Une chambre en ville », a mis en scène la grande grève des métallos nantais en 1955 pour leurs salaires. Une grève de 49 jours, et un ouvrier tué au cours des affrontements avec les CRS.  « La France des grèves a pour capitale Nantes » titrait alors Paris-Match. Et puisqu’on parle de cinéma, qui ne connaît pas le « passage Pommeraye », depuis les films de Démy : Lola, les parapluies de Cherbourg. Il s’agit d’une galerie marchande du centre de Nantes, construite de 1841 à  1843, classée monument historique.

Nantes a été à la pointe des luttes sociales de 1968 (première usine occupée Sud-Aviation, aujourd’hui Airbus à Bouguenais) à nos jours (manifestations nombreuses lors des conflits d’envergure nationale comme par exemple lors du mouvement sur les retraites).

Construire aujourd’hui l’avenir en tenant compte de notre passé

Nantes, c’est aussi une ville qui a été obligée d’opérer une reconversion avec la fermeture de nombreuses industries traditionnelles notamment les chantiers navals en 1987. Le site de ces chantiers vous vous y rendrez au cours de votre séjour. C’est à la fois un lieu de mémoire ouvrière : le bâtiment de l’ancienne direction des chantiers abrite entre autre le Centre d’Histoire du Travail et la Maison des hommes et des techniques ; mais c’est aussi un lieu de rendez-vous appréciés des Nantais qui redécouvrent leur fleuve : l’éléphant, le carrousel des mondes marins, des lieux de musiques actuelles, et sur la rive opposée de la Loire un mémorial à l’abolition de l’esclavage.

La culture (qui n’a pas entendu parler de la « folle journée de Nantes »? )  joue un rôle économique important bien sûr, mais aussi de lien social, de construction d’une identité d’agglomération : tous les quartiers sont reliés au centre ville par un réseau de transport en commun particulièrement fourni (Nantes a été une des premières villes a redécouvrir le tram…). Un quartier de la création de 9 hectares dédiés aux industries créatives et culturelles (avec notamment l’école d’archi, Beaux Arts, Sciences Com’, l’école de Design…)  est en train de naître sur la pointe ouest de cette île de Nantes. La ville avait en son sein des friches industrielles. Le pari est de reconstruire la ville sur elle-même, tout en y développant l’emploi.

Et parce que l’industrie demeure une composante importante et essentielle de l’économie, le Conseil régional des Pays de la Loire est, par exemple, un partenaire de l’Institut de recherche technologique Jules Verne centre de recherche mutualisé dont l’ambition est de devenir une référence mondiale dans le domaine des Technologies Avancées de Production, pour les structures Composites, Métalliques et Structures Hybrides, le tout au service de l’industrie française.

Le rôle d’Air Pays de la Loire

 Nantes, notre région, il fait bon y vivre. Cela nécessite une surveillance d’un certain nombre d’indicateurs : celui de la qualité de l’air en est un. L’ASQA de la région, c’est Air-Pays de la Loire dont j’ai l’honneur d’être Vice-président. À partir de 2004, Air-Pays de la Loire a mis en œuvre le Plan de Surveillance de la qualité de l’Air à l’échelle de la région. Ce PRQA visait à prévenir ou à réduire la pollution atmosphérique afin que les niveaux de concentrations de polluants atmosphériques restent inférieurs aux niveaux retenus comme objectifs de qualité de l’air. Ce plan comprenait des actions sur la maîtrise des émissions, la surveillance et l’information au public.

La Grenelle 2 a établi l’obligation de mise ne œuvre d’un Schéma régional climat air énergie dans chaque région. Il a notamment pour objectif de fixer les orientations permettant de prévenir ou de réduire la pollution atmosphérique ou d’en atténuer les effets. Le SRCAE devrait définir des normes de qualité de l’air propres à certaines zones de la Région. Il s’appuiera par ailleurs sur l’inventaire BASEMIS (inventaire des consommations énergétiques et des émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre à l’échelle de la Région). C’est dans ce cadre que l’association Air Pays de la Loire participe activement aux travaux préparatoires au SRCAE. Celui-ci devrait voir le jour à l’automne 2013 afin de prendre en compte les conclusions des États régionaux de l’énergie  que la Région vient de lancer dans le cadre du débat sur la transition énergétique initié par le gouvernement. Ces états régionaux devraient se terminer en juin 2013, avec la définition d’objectifs ambitieux en matière de maîtrise de l’énergie ou de promotion de nouvelles filières industrielles.

Air Pays de la Loire travaille aussi dans le domaine de l’air intérieur, ce qui l’a amené à faire des études utiles à la Région à propos de l’air intérieur des lycées

(*) « Nantes : peut-être avec Paris la seule ville de France où j’ai l’impression que peut m’arriver quelque chose qui en vaut la peine, où certains regards brûlent pour eux-mêmes de trop de feux […], où pour moi la cadence de la vie n’est pas la même qu’ailleurs, où un esprit d’aventure au-delà de toutes les aventures habite encore certains êtres, Nantes, d’où peuvent encore me venir des amis […]. » Nadja (1928) André Breton


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