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Pollution par les poussières fines dans l’air

Écrit le 29 mars 2012 par Éric Thouzeau

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Depuis plusieurs jours, des messages de recommandations sanitaires et comportementales sont diffusés par les préfectures dans les différents départements des Pays de la Loire en raison d’un dépassement  du seuil de 50 micro-grammes par mètre cube d’air (µg/m3) de poussières fines en moyenne pendant 24h. Les poussières fines mesurées sont celles de diamètre inférieur à 10 microns (PM*). Certes les seuils d’alerte (80 µg/m3) n’ont pas été dépassés cette semaine dans notre région, contrairement à d’autres régions françaises. Pour autant, il s’agit d’une pollution réelle avec des conséquences sur la santé de tous, et en priorité sur les enfants, les personnes âgées, les insuffisants respiratoires…

La situation en France est mauvaise. Elle est pointée du doigt par Bruxelles pour non-respect des normes communautaires. La Commission européenne s’apprête à saisir la Cour de justice européenne, une requête concernant la France, l’Espagne et la Belgique (Le Monde du 28/03/12). Il y a bien les engagements du Grenelle de l’environnement (baisser de 30% les particules dans l’air d’ici 2015), mais la situation française tarde à s’améliorer. Il est vrai que la France a favorisé l’achat de véhicules diesel, fortement émetteurs de particules fines.

Selon une étude de 2011 de l’Organisation mondiale de la santé, on compte deux millions de morts au plan mondial du fait de l’inhalation de particules fines dans l’air. En France, on chiffre à 42 000 les décès chaque année du fait de cette pollution. On évalue à 9 mois d’espérance de vie perdue en moyenne pour l’ensemble de la population (étude de l’OMS du début des années 2000). L’origine de ces particule fines est due à 64% à l’agriculture et à la sylviculture, 14% à l’industrie, 11% au résidentiel (habitations)/ tertiaire (bureaux), et 10% au transport (notamment routier). Des mesures doivent donc être prises dans tous les secteurs économiques concernés pour réduire de manière drastique ces émissions de particules fines. L’inaction du gouvernement n’est plus de mise. Il ne suffit plus de demander aux automobilistes de « réduire la vitesse de leur véhicule », ou aux personnes sensibles « de privilégier des activités calmes ». Il faut s’attaquer aux raisons mêmes de l’émission de ces particules.

Les seuils d’alerte ont été abaissés et rendus plus sévères depuis le début de cette année. Et c’est tant mieux ! Avec ces nouveaux critères, sur notre région, trente-sept jours de l’année 2011 auraient été concernés par des dépassements de seuil d’information dont cinq par des dépassements de seuil d’alerte. C’est l’association Air-Pays de la Loire , qui est soutenue par le Conseil régional et dont j’ai l’honneur d’être l’un des vice-présidents, qui émet les bulletins d’alerte. Air Pays de la Loire est un organisme pluripartenarial (Etat, industriels, collectivités territoriales, associations), agréé par le Ministère chargé de l’écologie pour la surveillance de la qualité de l’air dans la région. Cette association a plusieurs missions : mettre en place des dispositifs de mesure, modéliser pour comprendre et anticiper les pics de pollution, informer le public sur la qualité de l’air. Air Pays de la Loire emploie 23 salariés.

*Les particules en suspension sont notées « PM » en anglais pour « Particulate matter »


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