Utiliser le 49.3 aujourd’hui, c’est faire encore un pas de plus dans l’exercice autoritaire du pouvoir.
Après avoir choisi d’ignorer les syndicats et associations, après avoir passé outre l’avis ravageur du Conseil d’Etat sur ce projet législatif phare du quinquennat, après avoir initié un projet de loi qui prévoit 29 ordonnances et 110 décrets d’application, après avoir recouru à la procédure d’urgence pour empêcher une deuxième lecture du projet à l’Assemblée Nationale, voilà que le gouvernement choisit d’avoir recours au moyen ultime de censure du débat public, le 49.3.
Le gouvernement dispose d’une majorité à l’Assemblée Nationale. Il n’a donc pas besoin du 49.3 pour faire adopter son projet. S’il y recourt, c’est qu’il craint que la confrontation argumentée par le débat parlementaire avec l’opposition ne fera que renforcer l’opposition majoritaire dans le pays à la réforme à points. Rappelons-le, toutes les enquêtes d’opinion indiquent qu’une majorité nette de la population souhaite le retrait de ce projet de loi. Un projet de loi qui concerne rien de moins qu’un quart des dépenses publiques et représente environ 14% du PIB en France.
Macron a tort de penser qu’il va en finir rapidement avec la réforme des retraites.
Soyons nombreux lundi 2 mars à 18h devant la Préfecture de Nantes au rassemblement appelé par l’intersyndicale.