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TINA or not TINA ?

Écrit le 16 juin 2014 par Éric Thouzeau

Photo tirée d'un article de 20 minutes du 10/06/2009 - Éric Feferberg AFP/Archives

Photo tirée d’un article de 20 minutes du 10/06/2009 – Éric Feferberg AFP/Archives

Les camarades de « Maintenant la gauche » de la section socialiste de Rezé (44) ont pris l’initiative d’une réunion sur le thème « Y a-t-il une autre politique possible ? ». J’y interviendrai aux côtés de Marie-Noëlle Lienemann. Cette rencontre-débat aura lieu mercredi 18 juin, à 20h30, à Rezé (salle du Seil, allée de Provence). « There is no alternative » (TINA) disait Margaret Thatcher. Nous avons toujours prétendu le contraire !

Lors de son discours du Bourget, François Hollande  affirmait : « Il n’y a jamais, je dis bien jamais, une seule politique possible, quelle que soit la gravité de la situation ». Pourtant depuis quelques mois, c’est tout le contraire que l’on entend du côté de l’exécutif. Il n’y aurait pas d’autre politique possible que de baisser le coût du travail et financer cette baisse par des coupes dans les dépenses publiques. Cette politique, qui plus est dans un contexte de stagnation économique, risque d’avoir un effet récessif important, et menace de fragiliser un peu plus notre modèle social.

Pendant les 10 années, où il a été dans l’opposition, le Parti socialiste a beaucoup réfléchi et élaboré. Mais comme le dit le député Jean-Marc Germain, « si au pouvoir on n’applique pas ce qu’on a pensé dans l’opposition, alors on le repense avec des hauts-fonctionnaires imprégnés par le monde de la finance ». La nomination comme conseillère économique à l’Elysée de Laurence Boone en remplacement d’Emmanuel Macron,  tous deux venant directement de banques d’affaires, illustre malheureusement bien ce propos. Comme le soulignent certains observateurs, l’exécutif est aujourd’hui plus ferme à l’égard des cheminots et des intermittents que de la finance.

Si nous venons de connaître deux défaites électorales majeures, et si les électeurs de gauche se sont massivement abstenus, c’est qu’ils ont, souvent avec raison, le sentiment que nous ne tenons pas les engagements pris au cours de la campagne des présidentielles. C’est surtout aussi dû au fait que la politique mise en œuvre aujourd’hui ne marche pas ! Le résultat, c’est en effet un nombre de chômeurs qui non seulement ne baisse pas mais augmente toujours, des salaires en berne, et une croissance éteinte. Oui une autre voie est possible : celle d’une relance par la consommation et les investissements. C’est ce que nous avons toujours proposé, et ce que défendent aujourd’hui avec raison les députés socialistes de l’Appel des 100. Comment continuer à justifier, comme le fait Manuel Valls, des milliards d’aides aux entreprises, sans aucune contrepartie, et en ne tenant nullement compte de la taille de ces entreprises et de leur degré d’exposition à la concurrence internationale par exemple ?

Si la réponse, après chaque revers électoral, c’est : « dorénavant, c’est comme avant », cela ne peut que continuer à désespérer le salariat et le peuple de gauche. C’est la politique actuelle qui est mortifère pour le Parti socialiste et toute la gauche. D’autant que Manuel Valls, minoritaire au sein du PS et de son électorat (5% aux primaires socialistes), est un facteur de division de la gauche de par la politique qu’il a toujours prônée et qu’il mène aujourd’hui. « On ne pourra pas ressouder la gauche si la pratique du pouvoir est contraire à ce pourquoi on a été élu » indique Jean-Marc Germain. Or sans rassemblement de la gauche, aucune grande réforme progressiste n’est possible dans notre pays. Pourtant, il existe une majorité rose-rouge-verte au Parlement et dans le pays. La bataille autour du prochain collectif budgétaire et d’une nouvelle politique économique sera l’un des premiers jalons vers un nouveau pacte majoritaire dans le pays. Il n’est pas trop tard pour que la majorité présidentielle PS-FdG-EELV se reconstitue et gouverne ensemble comme majorité parlementaire !


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