L’urgence actuelle, c’est d’obtenir le retrait du projet de réforme Macron-Borne, qui prévoit notamment le report de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans. Le front intersyndical qui s’est constitué a construit le rapport de force, aidé en cela par la campagne commune de réunions publiques des formations politiques de gauche qui se reconnaissent dans la Nupes.
Lors des réunions qui se tiennent actuellement, les questions de financement de notre système des retraites par répartition sont fréquemment abordées. Nous avons souvent indiqué que de nombreuses pistes de financement sont possibles : revenir sur de nombreuses exonérations de cotisations patronales, annuler la suppression de la Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises…Il faut aussi rappeler que l’augmentation des salaires, la réduction des inégalités salariales entre les femmes et les hommes, ainsi qu’un investissement significatif dans l’emploi public seraient autant de moyens importants d’accroître le financement des retraites par les cotisations. Sans oublier qu’en 2022, 80 milliards – un record – ont été versés aux actionnaires des 40 plus grandes entreprises françaises ! Taxer plus les grandes entreprises et les riches permettrait de dégager aussi des financements pour les prestations sociales qui sont payées par l’État (et non par les cotisations sociales), comme par exemple le minimum vieillesse (l’Aspa, l’Allocation de solidarité aux personnes âgées) ou encore l’Allocation aux adultes handicapés (AAH).
La campagne contre cette nouvelle régression sociale doit aussi être l’occasion pour les uns et les autres de mettre en débat des propositions en positif. Pour la Gauche démocratique et sociale (GDS), il est temps de récapituler quelques principes qui nous animent quand nous parlons retraites, avec l’objectif d’atteindre pour le public comme le privé un taux de remplacement du salaire par la retraite d’au moins 75 % (retraite de base et retraite complémentaire).
1. Nous voulons le retour du droit à la retraite à 60 ans pour deux raisons.
a) Parce que de 60 à 65 ans, c’est le plus bel âge de la retraite et les plus dures années au travail. L’espérance de vie en bonne santé stagne autour de 63 ans pour les hommes et de 64 ans pour les femmes. Une personne appartenant aux 5 % les plus riches vivra en moyenne 13 ans de plus que celle qui fait partie des 5 % les plus pauvres. Il y a sept ans d’écart d’espérance de vie entre un ouvrier et un cadre. Un tiers des Français meurent avant 64 ans.
Nous voulons faire de la retraite une deuxième vie, la plus belle et la plus durable possible, et non l’antichambre raccourcie de la mort. C’est un choix de société, et précisons que pour les métiers pénibles, la retraite doit arriver plus tôt (par exemple à 55 ans dans le bâtiment).
b) Parce qu’il faut réduire la durée du travail sur la semaine et sur la vie. Sans réduction du temps de travail, nous avons déjà 6,6 millions de chômeurs, près de 12 % des salariés écartés d’un plein et bon emploi. Le développement des technologies accroîtra ce chômage de masse si la société ne s’organise pas pour partager le travail. La retraite à 60 ans, c’est du boulot pour les jeunes, comme la semaine à 32h, c’est du boulot pour toutes et tous.
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