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Mot-clef : Jaurès

  1. Et maintenant rassembler la gauche

    Écrit le 30 janvier 2017 par Éric Thouzeau

    Jaurès, qui a rassemblé toutes les familles socialistes en 1905, disait qu’il défendait une unité respectueuse « faite de la dignité antérieure de chacun ». Touts celles et tous ceux qui veulent aujourd’hui mener la campagne de Benoît Hamon seront les bienvenus quel que soit ce qu’ils ont défendu auparavant.

    Les gens de gauche, dans leur grande majorité, ont mal vécu ce quinquennat. Ils ont l’impression que leurs convictions de gauche n’ont pas été respectées par Manuel Valls premier ministre : l’égalité, une autre répartition des richesses, la justice sociale plutôt que la déchéance de nationalité et la loi El Khomri

    La page du quinquennat Hollande vient d’être tournée. Nous avons aujourd’hui la confirmation de ce que nous disons depuis longtemps : la politique mise en œuvre par Manuel Valls et Emmanuel Macron a toujours été minoritaire à gauche, elle nous a été imposée grâce aux institutions de la 5ème République, y compris à coups de 49-3. Qu’Emmanuel Macron veuille poursuivre cette politique sous couvert d’un soi-disant « ni droite, ni gauche » n’est pas étonnant. Cela ne cachera pas longtemps la réalité de son projet au service de la finance. Lire la suite…


  2. Le Parti socialiste et l’impôt sur le revenu

    Écrit le 29 novembre 2013 par Éric Thouzeau

    jauresJe publie ci-dessous un extrait du discours de Jean Jaurès lors de sa venue à Limoges à l’occasion du congrès fédéral de la fédération socialiste de la Haute-Vienne, le 24 octobre 1913

    Oui, nous voterons tous énergiquement, passionnément pour instituer l’impôt général et progressif sur le revenu, sur le capitalisme et sur la plus-value avec déclaration contrôlée.

    Nous le voterons parce que, quelle que soit la répercussion possible, et il en est toujours, les impôts ainsi établis sur le grand revenu et le grand capital sont moins fatalement répartis et pèsent moins brutalement sur la masse que les impôts directs qui atteignent directement le consommateur ou le paysan sur sa terre et sur son sillon (…).

    Eh ! bien, nous voterons, l’impôt sur le revenu, mais il faut qu’il soit bien entendu que ce n’est pas ainsi que nous l’avions conçu, que ce n’est pas à cette fin que nous l’avions destiné.

    Nous voulions qu’avant tout, l’impôt progressif et global servît à dégrever les petits paysans, les petits patentés, de la charge trop lourde qui pèse sur leurs épaules et nous voulions que ces ressources largement réalisées servent aussi à doter vraiment et substantiellement les grandes œuvres de solidarité sociale, faisant de la simili-assurance contre la vieillesse une réelle assurance sociale contre l’invalidité, contre la maladie, contre le chômage, développant les entreprises de logements sains et à bon marché pour arracher les travailleurs à la misère des taudis.

    Voilà à quoi nous destinions le produit de ces grands impôts sur la fortune, sur le revenu et sur le capital. Par là, nous ne servions pas seulement la masse des salariés, des travailleurs, mais aussi la production nationale elle-même, car à mesure que la masse gagnera en bien-être, la force de consommation s’accroîtra et, par suite, le débouché intérieur le plus vaste, le plus profond et le plus sûr sera ouvert à la production elle-même.


  3. Pause, repli, changement

    Écrit le 8 novembre 2013 par Éric Thouzeau

    Bob-Dylan1Lors du débat au Conseil régional sur « Pays de la Loire 2040« , je suis intervenu au nom du Groupe Socialiste sur le thème « Pause, repli, changement ». Je reproduis ci-dessous mon intervention, qui reprend des thèmes que j’ai déjà abordés dans la contribution à ce débat de prospective régionale que j’ai faite en septembre.

    En littérature, je ne suis pas un grand amateur de science-fiction. Cela tombe bien car ce n’est justement pas de science-fiction dont il est question avec la démarche « Pays de la Loire 2040 » dont le résultat nous est présenté aujourd’hui. Il s’agit plutôt d’envisager les différents scénarios possibles de l’avenir afin de mieux le préparer.

    Tout au long de cette démarche est ressortie une certaine propension des citoyens de notre région à se satisfaire de ses atouts actuels. Il est vrai que la qualité de vie en Pays de la Loire, et le dynamisme économique de la région et de ses travailleurs, font partie des forces de notre territoire. Lire la suite…


  4. 31 juillet 1914 : pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

    Écrit le 30 juillet 2013 par Éric Thouzeau

    ob_c4eb44_jaures-au-pre-st-gervaisEn 2014, les commémorations de la Grande Guerre (1914-1918) ne manqueront pas. Plutôt que le souvenir des  fauteurs de guerre, c’est l’action de celui qui a tout fait pour l’empêcher que je souhaite invoquer : celle de Jean Jaurès assassiné le 31 juillet 1914 (Voir aussi l’article de Presse-Océan du 30 juillet « pourquoi l’ont-ils tué ?)

    L’actualité de Jaurès

    Pacifiste, Jean Jaurès considérait qu’ « il n’y a qu’un moyen d’abolir la guerre entre les peuples, c’est abolir la guerre économique » (1), car la société capitaliste « porte en elle la guerre, comme une nuée dormante porte l’orage» (2). Acteur de la lutte des classes, Jaurès s’est rendu célèbre par son combat aux côtés des mineurs de Carmaux, au cri de « tout pour le Travail et pour la République sociale » (3). Humaniste, Jaurès s’est indigné du sort fait à Dreyfus, « témoin du mensonge militaire de la lâcheté politique, des crimes de l’autorité » (4). Laïque, Jaurès considérait que « laïcité et démocratie sont identiques » et que «  c’est sur des bases laïques que la démocratie doit constituer l’éducation » (5). Engagé aux côtés des travailleurs, Jaurès est aussi le défenseur du droit à la retraite car « il est scandaleux que dans une société humaine les hommes épuisés par une vie de travail soient exposés à la pire misère, à l’entier dénuement » (6). Dès 1898, Jaurès se déclare favorable au suffrage féminin. C’est aussi le défenseur de l’impôt : « si la démocratie tient à la réforme fiscale, c’est parce qu’elle en espère un premier redressement des inégalités sociales » (7)  ;  mais la réforme  fiscale « ne saurait suffire car elle ne touche pas au principe même de l’iniquité, c’est-à-dire l’appropriation exclusive des moyens de production par une minorité privilégiée » (8). Enfin, socialiste, Jaurès a été l’unificateur de tous les groupes de gauche au sein de la SFIO en 1905 en défendant une unité respectueuse « faite de la dignité antérieure de chacun de nous » (9). Lire la suite…