A l’heure où après 30 ans de blairisme, le Labour britannique vient de désigner Jéremy Corbyn à sa tête, il serait temps de rompre en France avec cette maladie de la social-démocratie européenne qu’est le social-libéralisme (d’ailleurs de moins en moins social, comme on le voit en France avec les attaques contre le Code du travail). C’est tout le combat mené par la motion B (« A gauche pour gagner ») dans le PS français. Malheureusement Macron persiste et signe. Après les 35h, le code du travail, voilà qu’il s’en prend au statut de la fonction publique. Plutôt que d’organiser un référendum sur l’unité de la gauche, la direction du PS devrait plutôt demander le départ de Macron du gouvernement. L’union de la gauche, oui ! Mais sans Macron !
Lors du dernier congrès de la fédération du PS44, nous avions demandé la possibilité d’avoir une tribune régulière de débats dans le journal fédéral « Ensemble ». Je reproduis ci-dessous le texte rédigé collectivement par les membres du Conseil fédéral de la motion B pour le prochain numéro d’Ensemble. E.T
Budget 2016 et réforme fiscal : l’heure des choix
Avec la rentrée, viennent souvent les bonnes résolutions. François Hollande n’a pas coupé à la tradition en faisant son mea culpa et en admettant avoir « engagé des réformes qui ne sont pas toutes de gauche ». Enfin ! Nous le répétons depuis 3 ans. Dommage qu’il ait ajouté : « Mais elles servent l’intérêt général ». Poursuivant même : « J’ai fait le pari que la gauche était devenue mature, que, minoritaire dans le pays, elle serait capable de comprendre qu’elle devrait faire bloc pour gouverner. »
Non, la gauche n’est pas minoritaire dans le pays ! Majoritaire en 2012, c’est le peuple de(s) gauche(s) qui a mené à la victoire le candidat Hollande. Et qui, aujourd’hui, n’admettant pas que le Président tourne le dos à ses engagements, se détourne du PS élection après élection. Pourtant mesure de gauche, l’annulation de la TVA dite « sociale » de Sarkozy est même, pour François Hollande, une erreur de son quinquennat ! L’ensemble des réformes « pas de gauche », les attaques répétées contre le Code du Travail, le travail du dimanche, le récent coup de poignard porté par Macron aux 35h, le budget 2016… Cela ne sert pas l’intérêt général, encore moins celui des salariés, mais bien celui du Medef ! Le gouvernement Valls doit écouter les militant-e-s du PS plutôt que le patronat, et prendre en compte, pour le budget 2016, les nécessaires inflexions de sa politique exigées par le Bureau National du parti.
Quant à la grande réforme fiscale annoncée en 2012, elle ne semble toujours pas à l’ordre du jour ! Au lieu de cela, le gouvernement promet des baisses d’impôts… Mais quel sens aurait une diminution globale des impôts alors que nous avons un problème de recettes ? Baisser les impôts des plus défavorisés, oui ; mais en augmentant ceux des plus riches et des grandes entreprises ! Une réelle réforme fiscale est nécessaire ; une réforme fiscale qui redistribuerait vraiment les richesses, qui réintroduirait une vraie progressivité, qui rétablirait la confiance vis-à-vis de l’impôt et de son utilité, et qui répondrait enfin aux demandes de justice sociale de notre électorat.
De nombreux économistes, notamment le Prix Nobel Joseph Stiglitz, montrent que les inégalités sont le résultat de mauvais choix économiques et que les politiques d’austérité mènent l’Europe à sa perte. La situation dramatique des réfugiés en est également l’illustration : il est plus que jamais nécessaire d’œuvrer pour une Europe humaniste, sociale et solidaire. Il est (encore) temps de changer d’orientation politique en France et en Europe, et de prendre de vraies bonnes résolutions !
Les membres du Conseil Fédéral de la Motion B de Loire-Atlantique
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