La crise sanitaire n’a pas permis à Macron de mettre fin à son impopularité. Plus de 60% d’insatisfaits, 53% des sondés éprouvent même de la colère vis-à-vis de l’exécutif. L’impréparation du pays face à la pandémie (manque de lits, de personnel soignant, de respirateurs, de blouses, de masques, de gel, de tests) est d’autant plus manifeste et impardonnable que la grève des personnels hospitaliers depuis plus d’un an a été superbement ignorée par le pouvoir.
Défiance et colère
La bande à Macron souffre de la faiblesse de la base sociale du bloc bourgeois qui l’a porté au pouvoir « par effraction » (terme utilisé par Macron lui-même). Ses attaques contre le droit du Travail, la violence avec laquelle il a réprimé le mouvement des gilets jaunes ne laissent aucun doute sur la mission qui lui a été confiée : mettre au pas le salariat français et lui imposer le néo-libéralisme contre lequel le pays résiste depuis 30 ans.
Macron tente de rebondir en appelant à l’union nationale, espérant que toute opposition sera accusée de diviser le pays. Rien n’y fera. La récession qui s’annonce ne pourra pas être combattue avec les outils du néo-libéralisme. Macron est le chantre de l’individualisme, du « chacun est responsable de sa réussite ». En totale contradiction avec ce que démontre la crise actuelle : l’impérieuse nécessité de politiques publiques qui garantissent des protections collectives. Il faut abroger la réforme régressive de l’assurance-chômage et abandonner celle des retraites.
Investissements publics, salaires et mobilisations sociales
Un plan d’urgence pour l’hôpital public doit être adopté sans plus tarder pour en finir avec l’hôpital-entreprise, augmenter les effectifs et les salaires (300 euros). Pour l’école, la nécessité d’augmenter le nombre d’adultes dans les classes et dans les établissements s’impose. Voilà quelques urgences immédiates à mettre en avant. Tout comme la question salariale : c’est la France du Smic qui a été en première ligne, il faut augmenter le SMIC (1800 euros). Les femmes travailleuses ont tenu une place prépondérante pendant le confinement : égalité salariale femmes-hommes !
Les syndicalistes sont fortement sollicités pour faire respecter les garanties sanitaires dans les entreprises. Ce combat, chez Amazon comme à Renault-Sandouville, est légitime et salutaire. Pas question que les employeurs se soustraient à leurs obligations, à l’égard des salarié.es comme de l’ensemble de la population dans la limitation de la circulation du virus. Ils doivent respecter le droit par la consultation des CSE, procédure indispensable pour permettre d’éventuelles poursuites en cas de manquements graves à la sécurité. Le redémarrage de l’économie ne doit pas se faire au détriment des impératifs de santé ! Il y a urgence à remettre en place des CHSCT avec des droits réels !
Rassemblement à gauche : une urgence
Un débat commence à s’instaurer sur les mesures immédiates à prendre face à la crise économique et sociale qui s’ouvre. Associations et syndicats initiateurs de l’appel « Plus jamais ça » invitent les formations politiques de gauche à échanger. La Gauche démocratique et sociale (GDS) a répondu positivement à cette sollicitation. Il y a urgence tout en respectant l’indépendance et le rôle de chacun d’organiser le débat entre toutes les forces qui veulent trouver une issue progressiste à la crise. . Ce ne sont pas les 100 propositions de Nicolas Hulot qui permettront d’y répondre, l’ancien ministre de Macron s’acharnant à vouloir rassembler au-delà de toutes les « barrières politiques ».
Les formations politiques de la gauche et de l’écologie ont une responsabilité majeure dans une telle situation. Leur division ne peut que profiter aux différentes droites et au Medef qui n’auront de cesse de faire payer la crise aux salarié.es. Vite un comité de liaison pour échanger et décider de campagnes communes. C’est la seule voie possible pour préparer l’alternative sociale et écologique, l’alternative à Macron-Le Pen !