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Le train du climat en gare de Nantes

Écrit le 19 octobre 2015 par Éric Thouzeau

Train du climat NantesA l’approche de la COP 21, la SNCF a affrété un train spécial « le train du climat » qui fait étape dans 19 villes. Il s’agit de donner l’occasion au public de faire un point sur l’état actuel des connaissances scientifiques sur le réchauffement climatique, sur les moyens de l’atténuer et de s’y adapter. Lors du passage de ce train en gare de Nantes, j’y ai pris la parole au nom du Conseil régional.

C’est avec un double plaisir que je suis intervenu à bord du  train du climat. D’abord parce que c’est un train,  moi qui ai passé toute ma vie professionnelle dans cette belle entreprise publique de service public qu’est la SNCF. Ensuite parce qu’il est consacré au défi climatique, défi majeur pour l’humanité. Le Conseil régional  a adopté un vœu lors de sa dernière session à propos de la 21ème conférence internationale sur le climat qui se tiendra  du 30 novembre 2015 au 11 décembre 2015 à Paris. J’en cite un extrait : « Cet événement doit permettre un accord ambitieux pour la lutte contre le réchauffement climatique. Cela doit être une conférence pour agir. Elle doit permettre de répondre à des objectifs majeurs, engageant l’avenir des futures générations. L’enjeu est important puisqu’il s’agit de prendre des décisions aujourd’hui pour enrayer le dérèglement climatique, cause de nombreuses catastrophes naturelles. D’ici quelques années, le nombre de réfugiés climatiques pourrait atteindre 200 millions ». A ce propos et pour rappel des conséquences géopolitiques du climat, il y a eu 4 années consécutives de sécheresse en Syrie (2007 à 2010), ce qui explique pour partie la déstabilisation de ce pays.

Oui le changement climatique est bien un des combats majeurs du 21ème siècle. Si c’est un combat mondial qui doit être partagé par tous les pays et donc tous les états, il n’y aura pas de mobilisation réussie sans l’implication de la société civile et les collectivités territoriales.

La place de la Région est grandissante sur ces questions : en effet, la loi NOTRe a renforcé la compétence de la Région en matière d’énergie, et lui a conféré de nouvelles responsabilités. Désormais chef de file Energie-Climat, la Région a mis sur pied avec l’Etat, l’Ademe et le concours d’Air Pays de la Loire (association agréée de surveillance de la qualité de l’air) un dispositif régional d’observation Energie-Climat (DROPEC) pour permettre de vérifier les avancées de la Stratégie régionale de transition énergétique adoptée par les Pays de la Loire en janvier 2014.

Cette stratégie de transition énergétique a des objectifs ambitieux : diviser par 2 la quantité d’énergie consommée (passer de 11 000 ktep à 5 500 d’énergie primaire), par 4 les émissions de gaz à effet de serre, stabiliser la consommation électrique (autour de 2 000 ktep) et produire l’équivalent en volume avec des énergies renouvelables – notamment marines – issues du territoire, réduire fortement la dépendance du secteur des transports à la consommation de pétrole (passer de 2 300 ktep à 600 ktep), tels sont les engagements concrets pris par la Région pour la transition énergétique en Pays de la Loire à l’horizon 2050.

Pour accélérer cette transition énergétique, notre région devient la région de référence dans le domaine des énergies marines renouvelables, avec les projets aujourd’hui en train de devenir réalité d’éoliennes en mer. Ce développement est non seulement vertueux pour le climat, mais aussi pour l’emploi. Notre Région a une longue tradition industrielle. Elle bâtit aussi un avenir industriel autour de ces questions d’énergies renouvelables en sachant s’appuyer sur les savoir-faire actuels des salariés de la Région et en développant les formations nécessaires à tous ces métiers d’avenir. Il s’agit aussi, comme le rappelle le vœu régional adopté hier, d’inciter les grands groupes industriels à « initier une stratégie d’investissement socialement et écologiquement responsable et de désinvestissement carbone ». Mais ne nous cachons pas les difficultés auxquelles nous avons à faire face. Au delà des discours trop souvent consensuels sur ces sujets, la réalité est parfois contraire à certains beaux discours. La loi Macron en libéralisant le transport par cars entraîne  la mise sur route de cars concurrençant des trains régionaux. Autre exemple, dans un pays voisin, ce grand constructeur automobile, qui a certainement signé toutes les chartes éthiques et de responsabilité sociale des entreprises possibles, est pris la main dans le sac avec une fraude sans précédent sur le respect des normes environnementales, sans doute dictée par la course au profit maximum. Il ne s’agit pas d’être pessimiste, au contraire, mais bien de mesurer les résistances aux changements qu’imposent la transition écologique. De toutes façons, nous sommes condamnés à réussir!

Pour la COP21, la Région des pays de la Loire a fait le choix de nous appuyer sur l’implication des jeunes. Il est capital de les intégrer dans le processus en les aidant à acquérir une meilleure connaissance des enjeux liés au climat, en les amenant à prendre conscience qu’ils sont et seront les acteurs du changement climatique. Ainsi la Région a mis en place un projet globale intitulé « Les jeunes et la Cop 21 » , qui fait de certains jeunes des ambassadeurs Dans notre région, ce sont 3 000 jeunes qui ont été formés par 25 étudiants de la région qui interviennent dans les lycées et CFA. Les jeunes sont donc acteurs de cette conférence internationale et certains d’entre eux y représenteront les Pays de la Loire et porteront un manifeste des jeunes, véritable plaidoyer rédigé avec le concours de milliers d’étudiants et lycéens des Pays de la Loire.

Après la Cop 21, la mobilisation régionale ne faiblira pas. Car il s’agit bien évidemment de réaliser dans la durée les engagements en faveur du climat que nous avons pris tout au long de cette année de préparation de la Cop 21.


2 Comments »

  1. GUILLOU dit :

    Bien que l’optimisme ne doive jamais être béat, être « condamnés à réussir » est une lourde peine…Sourire:

    Avec une autre façon de « nous développer », nous sommes donc aussi condamnés à inventer une autre façon de « faire de la politique »…Mais aussi, à reconsidérer tous les dossiers en cours, sans exception, à commencer par ceux qui ont été engagés en toute bonne foi républicaine jadis, dans ce qui était « une autre époque », au regard tant des progrès de l’expertise scientifique que des urgences sociales et environnementales « inédites » à l’instant des engagements en question…Or ce qui peut nous condamner à échouer, c’est essentiellement l’inertie politique….enfin, je le crois. Fraternellement.

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