Un fasciste vient d’être élu président du Brésil. Raciste, sexiste, homophobe, partisan de la torture et du port d’arme, Bolsonaro a utilisé les méthodes de Trump pour sa campagne.
L’idéologie de Bolsonaro est claire : autoritaire en politique, néo-libérale en économie, réactionnaire en matière de mœurs. Comme partout où l’extrême-droite arrive au pouvoir, c’est avec l’appui des puissances d’argent que Bolsonaro a gagné : les grands groupes privés de l’agrobusiness et les propriétaires fonciers ont largement financé sa campagne. Il va maintenant s’atteler à démanteler les acquis sociaux et démocratiques obtenus par les brésiliens ces dernières années.
Droite et extrême-droite à l’offensive
L’extrême-droite progresse aussi en Europe, seule ou alliée à d’autres forces de droite. A l’Est, l’Europe post-stalinienne n’a pas vu émerger de vrais partis de gauche. A l’Ouest, une grande partie de la gauche s’est adaptée au libéralisme plutôt que de lui résister. Résultat : désenchantement des citoyennes et citoyens de gauche, abstention massive aux élections. L’extrême-droite passe alors à l’offensive. Exemple dans notre pays où elle cherche à récupérer la colère qui s’exprime à propos de la hausse des carburants.
Augmenter massivement les taxes sur l’essence au moment où le prix du brut est au plus haut est scandaleux et met en difficulté des millions de salariés actifs, retraités ou privés d’emploi. La transition écologique a bon dos, alors qu’il s’agit avant tout pour Macron de faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat après de multiples cadeaux aux plus fortunés et au patronat. D’ailleurs, le gouvernement n’hésite pas à exprimer un mépris de classe envers les gars « qui fument des clopes et roulent au diesel » selon la formule de son porte-parole Bernard Griveaux. Les taxes sur les carburants sont comme la TVA des impôts injustes. Il faut les baisser et redonner à l’impôt sur les revenus la priorité : les plus riches devraient payer plus, contrairement à toute la politique de Macron. Il faut aussi se battre pour l’augmentation des salaires et des retraites, au moment où les revenus que se versent les patrons du CAC 40 s’envolent.
Le projet macroniste d’adapter notre pays au libéralisme passe par une précarisation du salariat. Les mécanismes de défense collective des salariés du privé ont été affaiblis (ordonnances Pénicaud). Le gouvernement s’attaque maintenant au statut des fonctionnaires avec l’objectif affirmé d’une « généralisation du contrat », c’est-à-dire la généralisation de la précarité pourtant déjà fort développée dans de nombreux secteurs de la fonction publique.
Une unité indispensable
Le mouvement syndical peine à organiser la colère populaire que l’on sent partout. Il est vrai que son unité est partielle et fragile, sans parler de son affaiblissement dans trop de secteurs professionnels où existe une politique patronale constante de chasse aux syndicalistes. Le mouvement social peine aussi du fait de l’absence d’alternative majoritaire à gauche, une gauche divisée et éclatée. Alors que comme le disait Bertolt Brecht, « le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde », pouvons-nous plus longtemps à gauche continuer dans cette voie qui ne peut que mener à l’échec ?
Il est urgent de se ressaisir. Que ce soit pour préparer les européennes ou les municipales. Sans nier les différences qui existent à gauche, les militantes et militants réuni.es dans le réseau de la Gauche démocratique et sociale (GDS) se battent sans relâche pour que l’unité indispensable devienne possible sur la base d’un programme de gauche de redistribution des richesses. Sans unité, rien de grand n’est possible !