Je viens d’essayer de rassembler dans un seul texte les critiques essentielles du projet de réforme ferroviaire du gouvernement Macron-Philippe, et les principales propositions qui font l’unanimité chez les défenseurs du service public ferroviaire.
1. Les politiques néo-libérales menées en Europe depuis une trentaine d’années visent à étendre la sphère marchande au détriment des services publics, et à abaisser les protections statutaires et sociales des salariés. Le gouvernement Macron est aujourd’hui le fer de lance de cette double offensive. En ce sens, la lutte des cheminots dépasse les seuls enjeux catégoriels.
2. Si la SNCF a été créée en 1938, c’est avant tout parce que les compagnies privées avaient fait faillite. Le ferroviaire constitue un « monopole naturel » car fondé sur l’utilisation d’un réseau au coût élevé. Le transport ferroviaire est un transport guidé (« à un seul degré de liberté), les liens entre le gestionnaire de l’infrastructure et la compagnie qui fait circuler le train sont nécessairement étroits. Pourtant la vague néo-libérale en Europe a remis à l’ordre du jour l’idée de compagnies ferroviaires privées pour casser les compagnies historiques, et prône la séparation entre l’infrastructure et le transporteur. C’est une aberration ! Lire la suite…