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Mot-clef : réformes structurelles

  1. Macron ne tire aucune leçon de la crise européenne

    Écrit le 24 mars 2017 par Éric Thouzeau

    Dans un entretien à Libération (1), Emmanuel Macron livre sa vision de l’Europe. Comme tout Bonaparte, même au petit pied, Macron tente de tenir un propos apparemment équilibré. Pourtant, son projet est bel et bien celui de poursuivre et d’accentuer les politiques menées depuis près de 20 ans et qui ont pourtant entraîné une crise du projet européen.

    Emmanuel Macron n’hésite pas à fustiger les courants ultralibéraux. Il déclare même qu’au niveau « de la zone euro, il faut avancer sur l’harmonisation fiscale et sociale ». Combien de fois n’avons-nous pas entendu ces propos lors de différentes campagnes électorales notamment depuis la victoire du non en 2005 au Traité constitutionnel européen (TCE) ? Le traité de Lisbonne ne permet pas, par exemple, d’instaurer une harmonisation fiscale par le haut. Il faudrait pour cela l’unanimité des États européens. C’est pourquoi d’ailleurs, Macron anticipe cet alignement par le bas en proposant de diminuer de 8 points l’Impôt sur les sociétés. Un autre exemple : le scandale dû aux conditions dans lesquelles 450 000 travailleurs européens, par exemple, sont détaches dans notre pays n’a fait que s’aggraver rendant compte de la réalité du dumping social au sein de l’Union européenne. Lire la suite…


  2. Face à la panne et à Le Pen

    Écrit le 28 août 2014 par Éric Thouzeau

    Tract SFIO de 1936

    Tract SFIO de 1936

    Le quotidien Libération a publié le 27 août une tribune libre, sous le titre « L’avenir de la gauche se joue maintenant et avant tout au PS », une tribune que j’ai rédigée et signée avec plusieurs de mes camarades de la revue Démocratie & Socialisme, animateurs de Maintenant la Gauche (motion 3 du dernier congrès du PS). Cette tribune a été écrite avant l’ovation du patronat à Manuel Valls à l’université du Medef. Le Premier ministre est un homme du passé : il emprunte les voies du libéralisme plus de quinze ans après Blair et Schröder malgré le bilan calamiteux de cette politique en Grande-Bretagne mais aussi en Allemagne (cf. Made in Germany de Guillaume Duval). Notre tribune publiée dans Libération, que je reproduis ci-dessous, garde toute sa pertinence. Vite : Un congrès du PS ! 

    Contrairement aux engagements du candidat Hollande, la politique menée dans notre pays est plus favorable au Medef qu’aux salariés. Alors que la gauche avait tout pouvoir pour combattre la finance, elle a fait des choix libéraux et cela aboutit à la « panne » qui vient d’être reconnue par Michel Sapin et à l’échec du gouvernement Valls 1 après seulement 147 jours.

    « Hors de question de changer de politique », clame le Premier ministre agitant le mot « réforme » comme un hochet (« Nous devons réformer, réformer inlassablement »), mais l’inanité de son discours n’a d’égale que son entêtement. Il nous traite d’« d’irresponsables », nous, la gauche socialiste, qui proposons depuis 2 ans une alternative. Mais ce qui est « irresponsable » c’est de ne pas prendre acte de la situation, de ne pas être pragmatique, de ne pas corriger le cap. Manuel Valls avait obtenu 5,6 % des voix aux primaires socialistes mais c’est, hélas, la politique qu’il préconisait alors qui est appliquée et qui vient de faire éclater son premier gouvernement. Elle divise la gauche, la majorité parlementaire, le Parti socialiste, aussi sûrement que le gouvernement mis en place le 2 avril dernier.

    Il va falloir y mettre un coup d’arrêt au PS et à l’assemblée, car c’est une orientation minoritaire, injuste pour les salariés, inefficace économiquement, suicidaire pour la gauche. 40 % du BN du PS s’y est opposé depuis le 18 février, puis des milliers de socialistes, puis 100 députés, puis des ministres… Lire la suite…


  3. L’urgence d’un sursaut

    Écrit le 21 mai 2013 par Éric Thouzeau

    Convention Europe (2)La récession s’installe dans toute la zone euro. Plus personne n’y échappe. Même les bons élèves de la classe, les Pays-Bas, voient leur produit intérieur brut se contacter sur un an de 1,7% après moins 1,2% au quatrième trimestre de l’an dernier. L’Allemagne, qui pour certains serait LE modèle à suivre, n’évite que de très peu la récession avec une croissance de 0,1% au premier trimestre 2013. Qui peut encore nous faire croire que la crise survient dans les pays qui connaissent des déficits budgétaires ?

    Le fiasco des économistes libéraux

    Ce sont tout d’abord les économistes en chef du FMI, Olivier Blanchard et David Leigh, qui ont reconnu s’être trompés ou pour le moins avoir sous-estimés les effets de l’austérité qu’ils ont toujours préconisée (explosion du chômage et régression de la consommation intérieure) (1). Les coupes budgétaires ont des effets récessifs deux à quatre fois plus importants que ces « distingués » économistes ne le pensaient ! C’est maintenant la fameuse « loi » de Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff (« au delà d’un certain niveau, 90% du PIB, la dette aurait un effet récessif ») qui s’est révélée une vaste fumisterie, l’étude des deux éminences de Harvard était truffée d’erreurs et d’ « oublis ». Or cette étude a été utilisée à tour de bras pour justifier les programmes d’austérité. Lire la suite…